74 % dirigeants immobiliers estiment que les actions déployées par les acteurs du secteur ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique, révèle une enquête du Panorama de l’immobilier et de la ville réalisé par EY et la Fondation Palladio. Certes, la prise de conscience est générale, 87% des dirigeants interrogés estimant que les acteurs du secteur ont compris leur rôle et responsabilité en matière de transformation environnementale. Ils sont même trois sur quatre à anticiper des changements stratégiques au cœur de leur entreprise dans les trois années à venir pour faire face à l’urgence climatique.
Pour ce faire, ils se disent prêts à revoir les pratiques et les processus de production, depuis la conception, la construction jusqu’à l’exploitation des immeubles. Parmi les solutions évoquées, reviennent le recyclage urbain via la réutilisation des friches ainsi que la densification des bâtiments existants. La réversibilité des actifs, c’est-à-dire leur faculté à changer de destination et d’usage, est également évoquée par les décideurs de la filière.
L’enquête montre aussi les limites de l’exercice. Ainsi, 44 % des dirigeants interrogés déclarent rencontrer aujourd’hui des difficultés pour recruter des compétences spécifiques sur les enjeux climatiques. Ils sont aussi inquiets sur la pérennité des modèles économiques. Pour faire face aux surcoûts liés aux activités de rénovation et de réhabilitation, les dirigeants de la filière appellent à ouvrir un débat sur la répartition des efforts financiers entre les clients finaux, la puissance publique et leurs entreprises, et se disent prêt à une diminution de leurs marges.
Quoi qu’il en soit, la transformation environnementale de l’immobilier « devient la première préoccupation des dirigeants », explique l’un des auteurs de l’étude, poussés par la pression de la réglementation mais aussi celle de la nouvelle génération qui se dit prête à refuser l’offre d’une entreprise si elle n’initie pas assez d’actions en faveur de la transformation environnementale.