L’immobilier n’est pas bien vu, même en peinture ! Pas une nouveauté, ni une surprise. L’impôt a été inventé avec la pierre. Plus déroutant, en revanche, est la discrimination fiscale qui perdure en France.
Un exemple parmi d’autres. Qui concerne ces fameux nantis, tant honnis dans ce pays. L’article 885I du code général des impôts prévoit que la détention et l’acquisition d’œuvres d’art sont exonérées de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) tant au niveau de la détention que pour les sommes consacrées à l’acquisition des œuvres d’art exclues de l’assiette taxable à l’ISF. Pourquoi le gouvernement ne prendrait-il pas des mesures afin d’imposer aussi les œuvres d’art tant sur les plus-values qu’à l’ISF ? A-t-on peur de voir partir quelques uns de nos concitoyens avec une œuvre roulée sous le bras ?
On pousse des cris d’orfraie sur la spéculation immobilière. Mais, personne ne se fait l’écho des prix qui tonnent sous le marteau des commissaires-priseurs pour des dizaines voire de centaines de millions d’euros. D’autant que la plupart de ces œuvres originales s’entassent dans les coffres forts, les copies sont sur les murs, mais à cela rien d’immoral.
Revenons à nos immeubles. A défaut de n’avoir pas su anticiper la construction de logements sociaux depuis plus de 30 ans, on se donne bonne conscience en distillant des mesures bien tardives. Ici un blocage des loyers pour faire croire que l’on sauve le pouvoir d’achat des Français. Là, une pénalité pour le maire qui ne construit pas de logement social, sans se poser la question de savoir s’il peut le faire.
Dans le même temps, on liquide les bijoux de famille. A force de vendre l’immobilier de l’Etat, bientôt le locataire de l’Elysée va se retrouver à faire du camping dans le Bois de Boulogne !
L’individu, qui est à nos yeux la plus belle œuvre d’art, dort dehors, le long des musées alors que ceux-ci abritent des œuvres qui elles se calculent en milliards d’euros ! Une société évoluée se doit bien sûr de donner de l’importance à la culture.
Mais pas au point de laisser 8 millions d’individus sous le seuil de pauvreté.