« Je veux que s’établisse un nouveau contrat de confiance entre les propriétaires et les locataires… »

Le logement est au centre de toutes les préoccupations. Au plus haut niveau de l’Etat, Nicolas Sarkozy s’est récemment distingué par un discours fondateur en matière de politique du logement. Un discours prononcé à Vandoeuvre-les-Nancy qui fera sans doute date. Morceaux choisis…

La crise du logement

« Depuis quelques années, nous vivons une nouvelle crise du logement. D’après la Fondation Abbé Pierre, ce sont près de 100 000 personnes qui sont sans domicile fixe. Et ce sont sans doute près de 2 millions de personnes qui sont mal logées. Parce qu’el¬le ne s’exprime pas toujours de manière visible, cette demande ne peut pas être réduite à des chiffres. Mais elle entretient cette demande, un malaise social dont je n’ignore nullement qu’il est profond. Depuis quelques années, et au-delà même des situations de détresse, c’est la grande majorité des Français qui ressent durement le paradoxe d’une situation où l’immobilier n’a jamais été aussi florissant depuis 20 ans et où, à l’inverse, la crise n’a jamais semblé aussi urgente et tellement diffuse (…) ». La crise du logement, tous les ménages modestes qui ont été progressivement relégués dans les périphéries pas toujours attractives la connaissent. Tous les Français, qui ont vu la hausse des prix du logement ronger peu à peu leur pouvoir d’achat, la vivent au quotidien (…) ».

Vers 70 % de propriétaires ?

« Aujourd’hui, à peine plus de la moitié des Français sont propriétaires de leur loge¬ment. Je souhaite que cette proportion dépasse les deux tiers. L’enjeu c’est de permettre à des centaines de milliers de ménages supplémentaires de s’installer dans la sécurité et le confort d’une maison qui leur appartient. C’est de permettre à ces ménages de s’assurer contre les accidents de la vie. C’est l’indépendance, c’est la liberté. C’est cette France qui acquiert un patrimoine par son travail, par son courage et qui le transmet désormais en franchise d’impôt, puisque j’ai supprimé l’impôt sur les successions, aux générations qui suivent. C’est quand même pas mal d’avoir travaillé toute sa vie et de pouvoir laisser à ses enfants le fruit d’une vie de travail en franchise d’impôt sur les successions ».

La clé du foncier

L’Etat sera exemplaire en lançant un plan de vente, sans précédent, des terrains de son domaine et de celui de ses établissements publics. La vente de ces terrains, cent fois promise et si rarement mise en œuvre, permettra de construire, d’ici 2012, 60 000 logements nouveaux (…).

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Un nouveau contrat de confiance

« Je veux que s’établisse un nouveau contrat de confiance entre les propriétaires et les locataires. Aujourd’hui, en entretenant la défiance, le cadre réglementaire est la cause de surcoûts pour les deux parties au contrat. Aujourd’hui, les locataires doivent verser un dépôt de garantie, qui s’élève à deux mois de loyer et qui s’ajoute au premier mois de loyer versé. Le plus souvent, s’y ajoute en outre l’obligation de présenter une caution. Pour un jeune ménage ou pour un salarié précaire, ces obligations peuvent constituer un obstacle à l’accès au logement. C’est pourquoi, comme je m’y étais enga¬gé pendant la campagne, nous allons réformer le dépôt de garantie et la caution. S’agissant du dépôt de garantie, le projet de loi pour le pouvoir d’achat demain matin prévoit de le plafonner à 1 mois de loyer. S’agissant de la caution, d’ici la fin de l’année, l’Etat va apporter sa garantie financière pour que les risques d’impayés de loyers de toutes les personnes à faibles revenus puissent être couverts par une « Garantie des Risques Locatifs ». Mais je veux un système plus ambitieux encore. Je souhaite que soit mise en œuvre une assurance contre les risques d’impayés de loyers qui concernent l’ensemble des propriétaires et des locataires. En mutualisant les risques pour tous, on en réduira le coût pour chacun. La caution pourra disparaître. Elle n’aura plus de raison d’être.

Vers un logement plus durable

« La seule exigence qui s’impose à nous, c’est d’organiser l’urbanisation de manière soutenable. Arrêtons de subir cet étale¬ment, cet « émiettement » urbain qui provoque une explosion des transports. C’est autant de nuisances pour la collectivité. C’est autant de coûts de déplacements entre le lieu de vie et le lieu de travail pour les familles concernées(…).

Le débat « faut-il des tours ou pas de tours » est absurde. Il faut des belles tours ou pas de tours du tout. Enfin, écoutez, c’est une drôle d’idée de dire que l’on ne veut pas de tours. Je préfère des belles tours à des cubes. La question est d’avoir un urbanisme de qualité. D’abord, des gestes archi¬tecturaux qui font honneur à la ville, à la région, à la communauté. Ce débat idéologique est absurde. Il y a des tours qui sont magnifiques, il y a des petits immeubles qui sont horribles (…). Je connais des tours, on se demande pourquoi elles sont mises là. Montparnasse par exemple ».

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