Et si la crise grecque n’était qu’un épisode de plus dans le climat de spéculation qui prévaut depuis le déclenchement de la récession en 2008. Pour éviter un scénario à la Lehman Brothers, l’Europe politique se mobilise pour apporter une bouée financière de sauvetage, sans savoir si la Grèce est un passager passé malencontreusement par-dessus bord ou s’il est le premier du Titanic à goûter les eaux glacées de la banqueroute. L’incroyable domino financier qui se déroule sous nos yeux, avec un Etat en quasi-faillite, plonge l’ensemble des gouvernements européens dans un nuage épais dont les poussières ne manqueront pas de retomber sur Mr et Mme Tout le Monde.
La situation est d’autant plus cynique que le brasier est soigneusement entretenu par les spéculateurs. Un mot derrière lequel se cachent en réalité des banques ayant pignon sur rue, mais abritant, avec les fameux traders, le ver dans le fruit. Le cas ubuesque de Goldman Sachs, la banque d’affaires par excellence, introduite dans tous les circuits politiques et économiques – de la banque fédérale américaine au bureau de la Maison Blanche -, symbolise cette situation.
Et dire que l’immobilier était accusé de tous les torts. Et dire que la spéculation était associée, injustement souvent, à la pierre. Mais, quel placement est plus tangible qu’un immeuble ? Quelle classe d’actifs a montré la meilleure résilience pendant la crise ? Il est dommage, voire dommageable, que les établissements financiers s’égarent dans les dédales de la spéculation au détriment de leur cœur de métier : le financement des particuliers et des entreprises. Il est notamment de leur responsabilité d’accompagner les familles dans la constitution de leur patrimoine.
Une banque n’est pas un casino et ses clients ne veulent pas être assimilés à ses aficionados des bandits manchots. A l’heure où tout s’accélère, où la culture de l’instant remplace toute forme de réflexion. Le long terme, la sécurité, la sérénité, c’est dans la pierre que l’on trouve. « Les briques s’envolent, la pierre reste », écrivions-nous dans un éditorial il y a un an jour pour jour. Il n’a malheureusement pas pris une ride.
La Grèce dégraisse, la finance s’engraisse
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