La commercialisation de logements neufs en France s’effondre : au 3e trimestre 2024, les mises en vente ont plongé de 41 % par rapport à l’année précédente, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Avec seulement 8 693 logements mis sur le marché, le secteur atteint son niveau le plus bas depuis près de 25 ans.
Les permis de construire suivent cette tendance, avec une baisse de 7,6 % sur un an. Environ 85 000 logements ont été autorisés sur le trimestre, loin des 110 000 annuels enregistrés entre 2015 et 2018. Par ailleurs, 32 % des logements commercialisés ont été retirés du marché, souvent faute d’acheteurs, contre seulement 8 % fin 2022. Pour Pascal Boulanger, président de la FPI, cette crise reflète une baisse structurelle de la demande et des blocages commerciaux.
La demande reste faible, avec 19 000 réservations ce trimestre, bien en dessous des 28 000 de moyenne entre 2018 et 2024. Malgré une baisse de seulement 2,5 % sur un an, Pascal Boulanger alerte : « La fin du dispositif Pinel pourrait entraîner une nouvelle chute des ventes. » Côté prix, la correction est modérée : 4 904 €/m² en moyenne, contre 4 969 €/m² en 2023, hors ristournes des promoteurs.
La crise affecte aussi les capacités des promoteurs, qui s’appauvrissent en foncier et en main-d’œuvre. Pascal Boulanger prévient : « Lorsque le marché repartira, la pénurie de foncier et de compétences entraînera une flambée des prix et des salaires. » Face à cette situation, il appelle à des mesures fortes, comme la généralisation du prêt à taux zéro, pour enrayer l’hémorragie et préparer une éventuelle reprise.