La rénovation énergétique des bâtiments constitue l’un des piliers du plan de relance dévoilé à la rentrée par le Premier ministre. Quand bien même on peine à comprendre le lien entre l’immobilier et la crise sanitaire. Les enjeux sont tellement importants qu’il fallait bien trouver le premier prétexte pour débloquer des budgets que nous n’avons plus.
Mais quitte à rénover l’immobilier, ne nous contentons pas de rénover la façade énergétique. Intéressons-nous plus largement à son cycle de vie, en y intégrant une volonté de lutter contre les gaz à effet de serre. N’oublions pas que la France a signé l’Accord de Paris dans lequel nous nous engageons à la neutralité carbone d’ici 2050, le temps de transmettre à une génération un patrimoine immobilier.
Si l’exécutif veut réellement prendre des mesures, que celui-ci s’attaque au chantier de la fiscalité immobilière : punitive, confiscatoire, complexe, souvent peu compréhensible et surtout inefficace.
Plus généralement, rénovons la vision caricaturale de l’immobilier que « le nouveau monde » se plaît à graver dans les esprits. Non, l’immobilier n’est pas la rente, mais l’acte fondateur de la famille. De la pose de la première pierre qui participe à l’émancipation des enfants jusqu’au faîtage sur lequel les grands-parents s’appuient, l’heure de la retraite ayant sonné.
À l’heure où la réforme des retraites gronde, la suppression de l’ISF au profit de l’IFI est la reprise du prêt-à-penser de Bercy qui prétend que l’immobilier est de l’argent qui dort et qui ne bénéficie pas à l’économie. En conséquence, il faudrait punir les propriétaires alors même que constituer du patrimoine peut être un projet de vie pour avoir le bonheur de transmettre.
En revanche, la crise sanitaire qui nous frappe et son cortège d’incertitudes vont inévitablement renforcer l’attachement viscéral des familles à la pierre, mais aussi de nos entreprises, qui, pour faire face aux crises que nous avons vécues et que nous vivons, réalisent leur patrimoine afin de l’injecter dans l’économie pour la préserver et préserver l’emploi.
Christian Mahout