L’immobilier : Un fonds pas populaire


Alors que 80 % des jeunes Français souhaitent devenir propriétaires !

Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse post-dissolution, a fait part de ses erreurs sur la politique du logement, notamment sur la question de l’accès au logement pour les jeunes. « C’est un sujet sur lequel nous n’avons pas assez avancé. La réponse a été trop timide. Et j’en porte la responsabilité ».   

Cette prise de conscience ne devra pas porter uniquement sur la question du logement des jeunes, mais plus généralement sur l’accession à la propriété avec une incitation fiscale forte.  

D’autant que l’économie de l’immobilier traverse une crise profonde et inédite. 

Le logement neuf est à l’arrêt faute d’acheteurs, victimes des taux élevés, entraînant par ricochet une chute de la production de logements sociaux.  

Dans l’ancien, les ventes chutent de 25 % et devraient atteindre, selon les dernières projections, les 800 000 transactions cette année, dans un contexte d’atterrissage des prix. 

Mais c’est sans compter l’impact des mesures d’un nouveau gouvernement. Si les électeurs choisissent les extrêmes, il ne s’agira plus d’un atterrissage en douceur, mais d’un crash dû à l’augmentation des taux et plus généralement une économie en déconstruction. Le secteur de l’investissement locatif qui est déjà au ralenti subirait un freinage d’urgence.  

La dissolution vient stopper net le projet de loi pour le logement abordable porté par le Ministre du Logement – Guillaume Kasbarian – qui, à défaut de moyens financiers, faisait preuve, pour une fois, d’une certaine pugnacité.  

Le logement est un besoin essentiel, pour les Français, mais aussi pour la cohésion du pays. C’est le gage d’une meilleure intégration sociale, le rétablissement d’un sentiment de sécurité, la possibilité d’une meilleure compétitivité économique et un ancrage dans les territoires.  

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Ce sont toutes ces valeurs qu’Emmanuel Macron a oubliées en abordant la question du logement. Mais soyons honnêtes, il ne devrait pas être le seul à faire son “Mea Culpa”, car depuis des décennies, l’immobilier a été considéré comme une vache à lait fiscale.  

C’est à croire que ce secteur n’existe que pour la fiscalité qu’il génère.  

Le logement devrait être considéré comme un bien de consommation comme les autres, tant pour le secteur social que pour le secteur privé, dans le neuf comme dans l’ancien.  

Se loger, se nourrir, sans oublier la santé, l’éducation, la sécurité, devront être les fondamentaux d’un nouveau gouvernement en espérant que celui-ci ne sera pas extrême… mais pour citer Paul Claudel, « le pire n’est pas toujours sûr… ». 

Christian Mahout 

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