La crise des « Subprimes », ces prêts immobiliers à risques que l’on trouve essentiellement aux Etats-Unis, a dominé l’actualité de l’été et continue de défrayer la chronique en cette rentrée. A l’origine, un mécano financier, aussi complexe qu’opaque, qui doit permettre aux ménages modestes d’accéder au crédit. Tout va bien quand les taux d’intérêt restent bas et que les prix de l’immobilier montent. Mais, le château de cartes s’est effondré quand ces
deux courbes se sont croisées, entraînant la faillite personnelle de nombreuses familles et de lourdes pertes pour l’establishment. Car, comble du cynisme, les établissements prêteurs se sont bien gardés de porter le risque dans leur bilan en revendant ces créances sur le marché. Ainsi, un problème spécifique aux américains s’est propagé à l’ensemble des marchés financiers, mondialisation oblige, touchant même quelques banques de renom en France.
Que retenir de cette crise ? D’abord, qu’il ne s’agit pas d’une crise de l’immobilier comme les titres des journaux pourraient le laisser croire. Les spéculateurs ne sont pas les professionnels immobiliers, mais bel et bien des financiers qui ont abimé un produit et joué avec le rêve de milliers de personnes. Les américains sont d’ailleurs coutumiers du fait, n’hésitant pas à dépecer une partie du patrimoine immobilier en France, sans manifester d’état d’âmes au regard des locataires et des futurs propriétaires. Ils ont oublié que ces familles qui portent un immeuble de génération en génération ne peuvent être traitées comme une simple ligne comptable.
C’est très certainement cette différence de perception et de culture que nous continuerons, nous professionnels immobiliers, de cultiver en France. Non, les propriétaires ne sont pas ces vilains spéculateurs tant décriés par certains. Non, les partenaires financiers n’oseraient s’aventurer ici dans un mécano financier aussi tortueux et cynique que celui des « subprimes ». Mais, il serait pour le moins scandaleux que la vanité de certains financiers puissent,au final, peser sur les épaules des ménages.
Christian Mahout